Border Walls & Borderlands : recordings of the panels
Par Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques | UQAM
La chute du mur de Berlin et la redefinition subséquente des relations internationales devaient marquer le début d’une ère de mondialisation où les États et les souverainetés deviennent obsolètes et les frontières, dépassées. Or, au lendemain du 11 septembre 2001, les frontières ont repris de l’importance et de nouvelles lignes de démarcation ont été tracées. Plus encore, les barrières frontalières, clôtures et murs, qui devaient être le symbole historique d’un système bipolaire effondré, ont été érigés à un rythme qui a défié toutes les prédictions.
Les barrières frontalières sont aujourd’hui lourdement blindées, cimentées, surveillées, filmées et patrouillées. Dans ce nouvel environnement, les murs, barbelés, capteurs, hélicoptères, barrières, humains, gardes et drones sont devenus des accessoires essentiels des frontières dures dans un monde ouvert, complétées et renforcées par des politiques orientées vers le double mouvement d’externalisation et d’internalisation des frontières et le durcissement des politiques de visas et d’asile. Plus encore, les frontières sont redéfinies par les technologies en constante évolution, tandis que les biotechnologiques – et graduellement l’IA – deviennent centrales à l’appareil sécuritaire frontalier.
Souvent représentés comme un contrefort sécuritaire, les murs frontaliers réécrivent la vie quotidienne dans les régions frontalières, redéfinissant l’environnement et la vie des communautés frontalières, des relations économiques, culturelles, à l’environnement .Le durcissement des frontières est devenu une réponse normalisée à l’insécurité et aux incertitudes du monde contemporain. Il suffit d’observer la vitesse à laquelle les États ont choisi de fermer leurs frontières aux mouvements internationaux lors de la pandémie de COVID-19.
Les murs frontaliers redéfinissent les lignes de démarcation du monde, agençant, filtrant et scellant ce qui était autrefois des lignes autrement souples et partiellement poreuses. Ainsi, si la mondialisation brouille les frontières, les murs les soulignent, et les zones frontalières s’en trouvent conséquemment affectées et redéfinies, tout en mutant parfois aussi en espaces de résistance.
Rassemblant des professeur.e.s, chercheur.e.s, étudiant.e.s et professionnel.le.s du monde entier, cette conférence a pour objectif d’encourager une réflexion sur les murs frontaliers à travers diverses focales, de leurs motivations à leurs conséquences, de leurs impacts locaux comme globaux.
Comité organisateur
Comité scientifique
Le comité scientifique est composé de :
- Élisabeth Vallet (Chaire Raoul-Dandurand, UQAM – Canada)
- Andréanne Bissonnette (Université du Québec à Montréal – Canada)
- Anne-Laure Amilhat-Szary (Géographie, Université Joseph Fourier – France)
- Mathilde Bourgeon (Université du Québec à Montréal – Canada)
- Emmanuel Brunet-Jailly (Borders in Globalization, University of Victoria – Canada)
- Naomi Chi (Politique publique, Hokkaido University – Japon)
- Irasema Coronado (School of Transborder Studies, Arizona State University – États-Unis)
- Susan Harbage Page (Women & Gender Studies, University of North Carolina – États-Unis)
- Jussi Laine (University of Eastern Finland – Finlande)
- Christine Leuenberger (Cornell University – États-Unis)
- Matthew Longo (Leiden University – Pays-Bas)
- Kenneth Madsen (Ohio State University – États-Unis)
- Said Saddiki (Droit, Sidi Mohamed Ben Abdellah University – Maroc)
- James Scott (University of Eastern Finland – Finlande)
- Margath Walker (Geography, University of Louisville – États-Unis)
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