Guinée : l’impossible transition démocratique
Par Amadou Sadjo Barry
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 5 no 3
- La consécration du multipartisme, censé démocratiser l’espace politique, n’a pas affranchi les modalités de la gouvernance de l’autoritarisme et des représentations néo-patrimoniales du pouvoir. À quoi tient l’échec de ces transitions démocratiques ?
- Les réformes constitutionnelles de 1990 ont conduit le nouveau régime politique à emprunter la voie de l’hybridation où s’articulent le recours aux mécanismes démocratiques et pratiques autoritaires, produisant une continuité dans la domination des élites.
- Le corps militaire guinéen a influencé toutes les transitions politiques en Guinée d’une manière qui lui a permis de renforcer son contrôle arbitraire de l’espace politique.
- Si les élites politiques guinéennes ont contribué à la survie des pratiques autoritaires, cela tient aussi à la fonction de l’opposition et à la manière dont s’exerce le pouvoir au sein des partis politiques eux-mêmes.
- Les pratiques infra-institutionnelles du pouvoir permettent de comprendre l’extraordinaire permutabilité des acteurs politiques et la facilité avec laquelle s’organise ce que J.-F. Bayart a appelé « l’assimilation réciproque des élites » au sein du système politique.
- Du général Lansana Conté à Alpha Condé, nous ne pouvons comprendre la volonté de ce dernier de modifier la constitution de 2010 pour un éventuel troisième mandat qu’à la lumière de cette logique patrimoniale de l’activité politique, qui a toujours orienté les pratiques du pouvoir en Guinée.
- Depuis le début de cette dernière crise politique en Guinée, on fait état d’une centaine de morts. Le 22 mars 2020, lors du du double scrutin législatif et référendaire, on en aurait enregistré au moins une dizaine.
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