La mobilisation politique transnationale pour une alternance démocratique au Gabon
Par Delphine Lecoutre
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 5 no. 7
- Le décès du président Omar Bongo Ondimba en 2009, après 42 ans au pouvoir, a fait naître une réelle effervescence politique et a favorisé une mobilisation civique tant au Gabon que dans la diaspora. Son fils Ali Bongo Ondimba est devenu chef de l’État la même année suite à une élection contestée.
- L’opposition, la société civile locale et la diaspora se sont mobilisées depuis 2009 pour mener des actions collectives transnationales visant à provoquer une alternance démocratique au Gabon.
- La période 2009-2016 est révélatrice des ambitions, du mode opératoire et des faiblesses de ces acteurs.Entre 2009 et 2015, André Mba Obame ou « AMO » chercha par tous les moyens à contraindre le président Ali Bongo Ondimba à entamer des négociations avec l’opposition : il tenta une mutualisation transnationale des acteurs d’opposition.
- L’une des erreurs d’« AMO » est probablement de n’avoir pas compris qu’Ali Bongo Ondimba n’était pas un homme de compromis, mais plutôt un adepte du clivage et de la confrontation.
- L'élection présidentielle de 2016 entre le président sortant et Jean Ping a aussi été un moment intense de mobilisation au Gabon comme dans la diaspora.
- La crise post-électorale de 2016 a montré les limites de l'opposition politique mais aussi la résilience de la diaspora qui a multiplié les interactions avec la société civile au Gabon, elle-même devenue le fer de lance de la contestation locale.
- La transnationalisation de cette contestation politique a également montré ses limites en raison de son absence de coordination et de structuration empêchant dès lors de capitaliser sur cette mobilisation.
Également dans ce bulletin, section décryptage : « Burkina Faso : des élections dans un contexte de fragilité particulier », par Youssouf Bâ
Septembre 2020En savoir plus