La violence du développement : l’agenda agricole comme vecteur des conflits fonciers en Tanzanie et en Éthiopie

Par Joanny Bélair
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 5 no 4
- Symbole d’une financiarisation accrue du foncier et de l’agriculture, le phénomène de l’accaparement des terres a des conséquences durables sur les communautés paysannes des pays en développement.
- Le discours dominant de la Banque mondiale, des donateurs, des investisseurs et des gouvernements africains s’inscrit dans une une vision étroite de la modernisation, postulant que les paysans africains ne sont pas productifs et que le modèle occidental d’agriculture productiviste constitue la panacée.
- Cet agenda, qui met de l’avant l’agriculture commerciale productiviste, va de pair avec un second agenda de développement international associé à la formalisation du foncier.
- L’intérêt financier global croissant pour les terres africaines semble mener presque systématiquement au transfert du contrôle des terres arables les plus recherchées dans les mains de l’État ou d’investisseurs domestiques ou étrangers.
- Le postulat d’une plus grande productivité de ces investisseurs se révèle peu convaincant, tandis que peu d'actions sont réalisées pour assurer une utilisation durable des ressources.
- La création d’emploi semble être un effet à court terme avec des retombées économiques limitées.
- La mise en œuvre de ces agendas ignore que les processus d’attribution et d’acquisition du foncier sont intrinsèquement politiques, avec des conséquences potentiellement désastreuses pour les populations vulnérables dans l’éventualité de leur capture politique.
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