Le Sénégal en zone de turbulences : entre consolidation démocratique et remise en cause du système

Par Ousmane Diallo
Bulletin FrancoPaix

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Les prochaines élections présidentielles auront lieu le 25 février 2024 au Sénégal. Dans l’attente de ce rendez-vous électoral, l’auteur analyse l’évolution de la scène politique sénégalaise durant les deux mandats consécutifs du président sortant Macky Sall.

Plusieurs affaires judiciaires ont secoué l’opinion publique : de la révocation des droits civiques de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade à la mise en examen d’Ousmane Sonko, principal opposant politique du président Sall, pour viol et menaces de mort, le tout se déroulant sur fond de pressions partisanes.

La mort de 14 manifestants lors d’émeutes en mars 2021 témoigne de tensions politiques et sociales considérables. À l’ère des médias en ligne, des réseaux sociaux et de leurs cyberactivistes particulièrement suivis dans le pays, l’escalade est à craindre. Si Macky Sall se présentait aux présidentielles de 2024, il briguerait un troisième mandat consécutif, relançant un débat majeur sur l’alternance démocratique. Une modification constitutionnelle que son prédécesseur avait déjà tentée à l’époque, déclenchant l’ire des Sénégalais.

Dans une région ouest-africaine où les « coups d’État constitutionnels » empêchent l’alternance démocratique, le regard passif de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest la rend complice selon de nombreux activistes qui la qualifient de « syndicat des chefs d’État ». De tels phénomènes alimentent également le discours antisystème, et servent dans certains cas de justification aux militaires pour s'emparer du pouvoir.

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28 mars 2023
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