Les stratégies d’influence du Kremlin au Sahel
Par Tatiana Smirnova
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 7 no 9
Sur le continent africain, l’influence de la Russie prend de l’expansion. Les stratégies utilisées par le Kremlin, pour se repositionner en Afrique, trouvent écho auprès des gouvernements et des populations locales.
Le pays tire aussi profit des critiques populaires et médiatiques croissantes contre la présence occidentale, en particulier celle de la France, dont les derniers engagements militaires africains se sont soldés par des échecs. La société militaire privée Wagner, dont les dirigeants sont proches du Kremlin, est perçue comme une alternative. Si les exactions de ses mercenaires sont dénoncées par des ONG, ses services de sécurité et de protection de personnalités sont de plus en plus sollicités par des gouvernements africains, notamment au Mali, mais également en Centrafrique, au Soudan, au Mozambique, en Libye, à Madagascar, etc.
L’action de Wagner rentre en effet dans l’offre russe « d’opérations antiterroristes » visant à assurer la sécurité de l’État contre toute tentative de déstabilisation provenant d’une menace interne. Cette offre est accueillie favorablement au sein de certains gouvernements subsahariensen crise de légitimité, confrontés à l’aggravation du climat social, économique et sécuritaire de leur région.
La Russie capitalise également pour son « retour » en Afrique sur une nostalgie de l’ère soviétique, l’URSS ayant soutenu militairement des mouvements de libération nationale durant la seconde moitié du XXe siècle, et coopéré avec les forces armées de plusieurs États à travers le continent.
Décryptage :
République démocratique du Congo : des solutions régionales aux conflits des Grands Lacs ?
par Nicolas Klingelschmitt
En savoir plus
