Lutte contre le terrorisme et sécuritisation du salafisme au Bénin et au Togo : instrumentalisations diverses d’une « menace étrangère »

Par Frédérick Madore
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 7 no 8

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  • La présence de plusieurs groupes armés terroristes d’obédience islamiste, plus ou moins structurés, est souvent invoquée comme menace à la stabilité du Sahel. Ces dernières années, des États du golfe de Guinée comme le Bénin et le Togo, jusqu’ici relativement épargnés par la violence djihadiste, ont été visés par des attentats.
  • Face à la recrudescence de ces attaques, la lutte contre la radicalisation islamiste tend à être érigée en cheval de bataille par les gouvernements des deux États, et l’idéologie salafiste, en particulier, est dénoncée par certains imams comme un risque pour la cohabitation religieuse.
  • Dans le cas du Togo, le gouvernement de Faure Gnassingbé a apposé l’étiquette salafiste au principal parti politique d’opposition, dont la base partisane est islamisée, lui permettant ainsi de justifier de fortes répressions et emprisonner ses leaders. « L'épouvantail salafiste » a été brandi pour restreindre les libertés et la contestation alors que le président togolais tentait d’obtenir un quatrième mandat consécutif aux élections de 2020.
  • Au Bénin, si le paysage politique est davantage démocratique depuis la fin du régime de Mathieu Kérékou en 1991, la menace salafiste est instrumentalisée par les dirigeants musulmans eux-mêmes dans le but de se maintenir à la tête des principales organisations musulmanes du pays.
  • Dans les deux États, cette lutte contre le terrorisme a des conséquences sur les stratégies de consolidation du pouvoir politique et religieux.

DÉCRYPTAGE :

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25 octobre 2022
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