Qui décide à Washington ? La politique étrangère des États-Unis à l’heure des choix
Par Maxime Ricard
Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques | UQAM
Les États-Unis en guerre contre l'ÉI en Irak et en Syrie à l'automne 2014 ; l'intervention en Libye mais à distance (Leadership from behind) au printemps 2011 ; commander et ordonner la frappe et l'assassinat de Ben Laden au Pakistan en mai 2011, tous ces événements semblent confirmer l'existence d'un président bien campé dans son rôle de commandant en chef. La décision de politique étrangère résulte d'un long processus, qui agrège de nombreux facteurs.
En d'autres termes, la décision n'est pas le fait d'un seul homme, elle résulte d'un système complexe d'interactions multiples entre des acteurs qui peuvent varier avec les présidences mais aussi avec le style du président. Elle n'est pas forcément rationnelle car elle est également fondée sur des émotions, des intuitions, des stéréotypes et des analogies. Elle n'est pas non plus forcément concertée et se fait toujours aux dépens d'une partie des acteurs du processus décisionnel.
Bref, il s'agit d'entrer ici au cœur du système politique américain, de dépasser la simple lecture axée sur l'éternelle rivalité entre le Congrès et la présidence, pour comprendre ce système complexe qui, à la mesure d'un mécanisme d'horlogerie, fonctionne théoriquement parfaitement mais se grippe fréquemment.
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