Trafic de tramadol en Afrique de l’Ouest : un marché mondialisé en recomposition

Par Antonin Tisseron
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 7 no 5

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Dans une économie mondialisée, le paradigme de la lutte contre la circulation de drogues est renouvelé : des opioïdes légalement produits en Inde, mais surdosés, sont détournés de leur fonction initiale et vendus à des fins récréatives. De nombreux États ouest-africains sont touchés par ce phénomène.  

À la croisée entre l’industrie pharmaceutique et le marché illicite, le trafic lié à la consommation abusive d’opiacés, dont le tramadol, implique des réseaux opaques d’officiers militaires, de commerçants et de hauts fonctionnaires. 

Face à une consommation exponentielle de cette molécule de synthèse en Afrique de l’Ouest, la réglementation d’un des principaux pays producteurs, l’Inde, a été modifiée et permet davantage de contrôle à l’export.

Un changement aux conséquences préoccupantes : la raréfaction du tramadol sur le marché illicite a entrainé une hausse de prix et l’arrivée de produits alternatifs, soit une multiplication des substances nocives en circulation.

Un enjeu exposé par Antonin Tisseron, docteur en histoire, expert du Maghreb et du Sahel, mais également spécialiste des problématiques liées au trafic et à la consommation d’opioïdes. L’auteur a contribué aux recherches de l’Office des Nations unies contre les drogues et le crime (UNODC) sur le trafic de tramadol et d’opioïdes pharmaceutiques en Afrique de l’Ouest.

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Mai 2022
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