Colloque Frontières, murs et sécurité

Par Élisabeth Vallet
Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques | UQAM

Depuis la grande muraille de Chine, le Danevirk du Roi Godfried, le mur médique de Nabuchodonosor II, les murs romains d'Antonin et d'Hadrien en Écosse, ou encore le limes germaniae et rhetiae, le « mur » est au cœur des relations transfrontalières. Si bien que l'un d'eux, le mur de Berlin, a été le symbole de la fracture du monde bipolaire. Sa chute a incarné un nouvel ordre international, une redéfinition des relations internationales et l'avènement d'un monde sans frontières. Pourtant, l'après 11 septembre 2001 a souligné avec force le retour des frontières voire de nouvelles frontières, et avec elles celui des barrières et murs frontaliers, en Amérique du Nord, en Europe, en Asie ou encore au Moyen-Orient, sans que l'on puisse déterminer si ces ouvrages contribuent véritablement à l'établissement de relations amicales et pacifiques entre nations, voire à l'intérieur même des États. Quel rôle le mur frontalier joue-t-il dans l'établissement de la sécurité ou de l'insécurité? Est-ce que les murs frontaliers alimentent la perception d'insécurité autant qu'ils réduisent les peurs et créent une sensation de sécurité pour ceux qui demeurent « derrière la ligne »? En quoi la fortification de la frontière et sa «technologisation» permettent de redéfinir la sécurité interne et internationale des États et des populations concernées?

Compte rendu du colloque du 17-18 octobre 2013
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