Coups d’État en Afrique : portraits d’une démocratie défaillante

Par Avec des contributions de Jesutimilehin O. Akamo, Arthur Banga, Marc‑André Boisvert, Nicolas Klingelschmitt, Delphine Lecoutre
Bulletin du Centre FrancoPaix en résolution des conflits et missions de paix | Vol. 9 no 1-2

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Depuis 2020, les États ouest-africains connaissent une vague de coups d’État d’un rythme sans précédent. Depuis la publication de notre Bulletin FrancoPaix double « Coups d’État en Afrique : le retour de l’uniforme en politique » en février 2022, la tendance se maintient. 

En juillet 2023, une junte militaire pilotée par le général Abdourahamane Tchiani renverse le président élu Mohamed Bazoum au Niger. Le mois suivant, le commandant de la garde républicaine gabonaise Brice Oligui Nguema met aux arrêts le président Ali Bongo Ondimba, dont la famille tenait les rênes du pays depuis 1967. 

Ce dernier coup renverse-t-il néanmoins réellement l’échiquier politique gabonais au profit de la démocratie ou le régime a-t-il simplement changé de main ? Delphine Lecoutre signe un article détaillant les jeux de pouvoir en cours à Libreville depuis août. 

Marc-André Boisvert élargit la question aux putschs sahéliens en dressant un état des lieux de la situation dans cette région. Ces évènements ont-ils été synonymes de « révolutions » au profit de la sécurité et du bien-être socio-économique des populations ? Ou servent-ils plutôt les privilèges d’une caste au pouvoir sous un vernis populiste ?

La notion de démocratie elle-même apparait-elle encore comme un idéal à atteindre pour les citoyens d’Afrique francophone ? Arthur Banga expose les manifestations tangibles de ce que l’on doit qualifier de véritable « crise de la démocratie » dans cet espace, qu’il s’agisse de l’abstention élevée aux élections à Madagascar et en RDC ou du soutien populaire aux putschistes sahéliens. L’espoir réside néanmoins dans la capacité des mouvements citoyens à imposer de nouvelles idées démocratiques issues de la pratique endogène. 

Ce constat de crise de la démocratie est partagé par Jesutimilehin O. Akamo, qui souligne le décalage entre les « valeurs démocratiques » vendues par les discours officiels et la réalité « anti-démocratique » des régimes en place. Ceux-ci sont régulièrement accusés de trucage d’élections et de manipulations constitutionnelles pour se maintenir au pouvoir sans pour autant être sanctionnés par les communautés économiques régionales ou l’Union africaine. 

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Janvier et février 2024
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