Les raisins de la colère

Par Élisabeth Vallet
Le Devoir

Cette semaine, c’est à Portland et à Vancouver que la qualité de l’air est la plus mauvaise devant Shanghai, Kuching et Lahore, selon l’indice de qualité de l’air IQair. Cette année ne ressemble à aucune autre. Mais les feux non plus : ils dévorent des zones où, d’habitude, rien ne brûle. La sécheresse qui frappe l’Ouest est sans précédent. Les vents, particulièrement chauds et violents — un phénomène inédit en 30 ans en Oregon — alimentent la moindre étincelle. Et l’arrivée de la Niña, cet hiver, n’arrangera rien.

Aujourd’hui, tout le territoire est touché. Dans l’Ouest, les feux. Dans le Sud-Ouest, les vagues de chaleur. Dans le Sud-Est, les ouragans et les inondations. Dans le Nord, les précipitations et les crues. Pourtant, le président actuel est entré en fonction avec l’objectif affirmé d’annuler les réglementations environnementales mises en place par son prédécesseur. C’est dans la déréglementation que son gouvernement a été le plus redoutable, en se désengageant du Traité de Paris, en levant les contraintes mises en place sur les émissions de dioxyde de carbone, sur les normes de qualité de l’air et de l’eau, sur les restrictions imposées aux produits chimiques toxiques, en ciblant cent grandes réglementations environnementales.

19 septembre 2020
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