La peur a fait son chemin, mais les résistances aussi

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Par Élisabeth Vallet
Le Devoir

Dans les bureaucraties à Washington existe une ligne fine, parfois dangereuse, entre le respect des décrets présidentiels et la protection des citoyens (on se souvient dès 1969 des manoeuvres dilatoires des conseillers de Nixon pour éviter les dérapages d’un président impulsif et le bombardement de Pyongyang ou Damas… déjà). Dans les campus, les universitaires sont prudents, parce que la sacro-sainte indépendance universitaire a fait long feu. Dans leurs salles de classe, les « Dreamers » ont peur : arrivés enfants, leur pays, c’est les États-Unis. Là, ils y usent leurs fonds de culotte pour obtenir un diplôme. Mais ils craignent de se retrouver, demain, sans autre chose que leurs vêtements sur le dos, dans un centre de détention sciemment climatisé à 18 °C, moins de deux repas par jour et un aller simple pour l’exil. Pendant ce temps, à la maison, les enfants savent que si papa et maman ne sont pas là ce soir en rentrant, il faudra aller chez tía ou la voisine, car c’est elle qui s’occupera d’eux, désormais.

Le 28 octobre 2017
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